Donation graduelle et résiduelle

  • Patrimoine
Publié le 7 juillet 2025
Une famille réunie dans une cuisine lumineuse, symbolisant la transmission intergénérationnelle et les valeurs liées à une donation graduelle et résiduelle.

La transmission de patrimoine ne se limite pas à donner immédiatement et définitivement. Deux mécanismes juridiques permettent de désigner deux bénéficiaires successifs d’un même bien : la donation graduelle et la donation résiduelle.

Donation graduelle : transmettre avec obligation de conserver

Le bien est donné à une première personne (le donataire initial), avec l’obligation expresse de le transmettre à un second bénéficiaire au moment de son décès :

  • Le premier gratifié (ou le grevé) ne peut ni vendre, ni donner le bien
  • Le bien est automatiquement transmis au second gratifié (ou l’appelé)

Ce mécanisme permet de préserver un bien dans la famille sur plusieurs générations.

Exemple : Marie donne un appartement à son fils Paul, en prévoyant qu’il le transmette à sa propre fille Lucie. Paul devra le conserver jusqu’à son décès.

Les caractéristiques des libéralités graduelles

L’existence d’une libéralité graduelle suppose la réunion de trois éléments :

  1. Une double libéralité successive
  2. Une double charge, pour le grevé (premier gratifié), de conserver les biens
  3. Une transmission à l’appelé (second gratifié) au décès du premier

Si l’un des éléments fait défaut, il n’y a pas libéralité graduelle.

Donation résiduelle : transmettre ce qu’il reste

Le bien est donné à un premier donataire, sans obligation de conservation. Il peut l’utiliser, le vendre ou le donner. Ce qu’il en reste au moment de son décès est transmis à un second bénéficiaire.

Le second gratifié reçoit uniquement le « résiduum » du bien.

Cette formule offre plus de souplesse au premier donataire.

Exemple : Jacques donne un portefeuille à sa sœur Élise, avec clause résiduelle au profit de son neveu Marc. Marc ne recevra que ce qu’il reste au décès d’Élise.

Fiscalité : deux bénéficiaires, deux impositions

Dans les deux cas :

  • Le premier donataire paie les droits de donation au moment de la donation initiale
  • Le second gratifié paie également des droits de donation au décès du premier donataire, même si la transmission est automatique

Ce principe est prévu à l’article 784, alinéas 2 et 3 du Code général des impôts.

Les droits sont calculés selon le lien de parenté entre le donateur initial et le second bénéficiaire.

Pourquoi utiliser ces dispositifs ?

  • Organiser une transmission progressive et sécurisée
  • Préserver l’intégrité d’un bien important
  • Éviter les conflits successoraux
  • Maintenir un cadre familial cohérent de transmission

Pour une transmission patrimoniale sur mesure et sécurisée, appuyez-vous sur les conseils de Cerfrance Brocéliande

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