Les Intercultures estivales : une solution intégrée pour l'agriculture durable

  • Environnement
Publié le 15 mai 2025
Un champ d’intercultures estivales en fleurs, illustrant les bénéfices environnementaux et agronomiques de ces cultures intermédiaires.

Les intercultures courtes d’été, aussi appelées cultures intermédiaires, sont des plantations temporaires semées entre deux cultures principales pendant la période estivale. Elles apportent de nombreux avantages : elles améliorent la fertilité des sols, aident à gérer les mauvaises herbes, préviennent l’érosion, et peuvent même produire de la biomasse pour des usages comme la méthanisation. Contrairement aux jachères, ces cultures sont cultivées pour leurs bénéfices agronomiques et environnementaux.

Cultures à part entière au service de la fertilité et de la production

Amélioration de la Fertilité des Sols

Les intercultures courtes d’été jouent un rôle crucial dans l’amélioration de la structure et de la fertilité des sols. Elles permettent d’enrichir le sol en matière organique, favorisant ainsi l’activité biologique et la formation d’humus. Par exemple, les légumineuses comme le trèfle ou la vesce peuvent fixer l’azote atmosphérique grâce à leur symbiose avec des bactéries rhizobiennes, augmentant ainsi la disponibilité de cet élément essentiel pour les cultures suivantes.

Un bouclier contre les mauvaises herbes et l’érosion

En couvrant rapidement le sol, ces cultures font de l’ombre aux mauvaises herbes, limitant ainsi leur développement. Elles protègent également le sol de l’érosion, surtout lors de périodes de forte pluie ou de vent. Cela aide à préserver la structure du sol et à limiter la perte de nutriments.

Des coûts mais des bénéfices à ne pas négliger

Bien sûr, il y a des coûts associés aux intercultures courtes d’été : achat de semences, préparation du sol, semis, et parfois irrigation. Ces dépenses peuvent représenter un investissement initial important, notamment en termes de main-d’œuvre et de matériel.

Cependant, les bénéfices à long terme sont évidents. Les intercultures améliorent la qualité du sol, augmentent les rendements des cultures principales et réduisent la nécessité d’utiliser des fertilisants chimiques. De plus, la biomasse produite peut être utilisée pour la méthanisation, créant ainsi une source de revenu supplémentaire.

Points d’attention à considérer

Quelques aspects doivent être surveillés lors de la mise en place de ces cultures.

  • Il est crucial de choisir des espèces adaptées aux conditions locales et aux objectifs visés. Par exemple, selon que l’on cherche à produire de la biomasse ou à enrichir le sol en azote, les choix d’espèces varieront.
  • Il est essentiel de bien gérer les résidus de culture pour éviter qu’ils n’entravent la culture suivante.
  • Il faut également rester vigilant face aux risques de maladies et de parasites qui peuvent se développer.
  • Dans les régions où l’eau est rare, il est important de surveiller l’impact des intercultures sur les réserves en eau du sol.

Quelle espèce choisir et pourquoi ?

Les espèces choisies pour les intercultures courtes d’été dépendent des objectifs spécifiques et des conditions locales. Parmi les espèces couramment utilisées, on trouve :

  • Légumineuses (trèfle, vesce, luzerne) : Fixent l’azote et améliorent la fertilité du sol.
  • Graminées (sorgho, millet) : Bonnes pour la biomasse et l’amélioration de la structure du sol.
  • Brassicacées (radis fourrager, les moutardes) : Aident à réduire les populations de nématodes et autres parasites du sol.
  • Les Hydrophyllaceae (Phacélie) : Pouvoir couvrant et structurant important. Très bonne pompe à minéraux afin de limiter leurs pertes dans le milieu.

Lors du choix des espèces, il faut prendre en compte plusieurs critères : la rapidité de croissance, la capacité à couvrir le sol, la tolérance à la sécheresse, et les bénéfices agronomiques attendus. Les espèces doivent aussi s’adapter au climat et au calendrier des cultures principales pour être efficaces.

Les intercultures pour la méthanisation

Les intercultures courtes d’été peuvent également être une excellente source de biomasse pour la méthanisation, un processus qui transforme la biomasse en biogaz. Ce dernier constitue une source d’énergie renouvelable, et le digestat obtenu peut servir d’engrais organique.

Les intercultures comme le sorgho et le millet, qui produisent une grande quantité de biomasse, sont particulièrement adaptées à la méthanisation. Ce système crée un cycle fermé de nutriments, où le digestat sert à fertiliser les sols, réduisant ainsi le besoin de fertilisants chimiques.

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