Loi Evin 1989 : comprendre vos obligations en santé et prévoyance en 2025

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Publié le 27 novembre 2025
Symbole de justice avec balance, marteau de juge et date 1989, illustrant les fondements de la Loi Evin 1989 sur la santé et la prévoyance en entreprise.

Adoptée le 31 décembre 1989, la loi Evin encadre de manière stricte les contrats collectifs de santé et de prévoyance afin de protéger les salariés et leurs ayants droit. Plus de 35 ans après son adoption, elle reste un texte clé pour les entreprises, car elle impose des règles précises sur le maintien des garanties, la résiliation des contrats collectifs et les obligations de l’employeur.

Loi Evin 1989 : quels sont ses objectifs ?

La loi Evin a été créée pour encadrer strictement les contrats collectifs d’assurance santé et prévoyance, afin d’éviter les pratiques abusives et de garantir une meilleure continuité des droits pour les salariés.

Elle poursuit trois grands objectifs :

  • assurer une continuité de couverture, notamment en santé, même après le départ de l’entreprise ;
  • renforcer la protection des assurés, en particulier les anciens salariés (retraités, invalides, chômeurs) ;
  • encadrer les conditions de résiliation et les évolutions contractuelles imposées par les assureurs.

Elle s’applique à tous les contrats collectifs d’entreprise :

  • complémentaire santé obligatoire ;
  • prévoyance collective (incapacité, invalidité, décès, rente éducation).

Loi Evin mutuelle : le maintien des garanties santé pour les anciens salariés

La loi Evin encadre très précisément la complémentaire santé.

À l’issue de la portabilité, les anciens salariés retraités, invalides ou privés d’emploi peuvent conserver leur mutuelle d’entreprise à titre individuel.

L’assureur ne peut pas refuser ce maintien, même s’il peut réviser les tarifs dans des limites réglementaires. Cette règle concerne exclusivement la complémentaire santé.

Loi Evin prévoyance : un cadre tout aussi strict

La loi Evin ne crée pas de maintien obligatoire des garanties prévoyance (incapacité, invalidité, décès) après le départ de l’entreprise.

En prévoyance, la loi encadre surtout :

  • les conditions dans lesquelles l’assureur peut résilier certaines garanties ;
  • les obligations d’information ;
  • les évolutions possibles du contrat ;

C’est l’article 6 qui fixe ce cadre, notamment sur la résiliation par l’assureur dans les deux premières années.

Article 6 loi Evin : quand l’assureur peut-il résilier un contrat ?

L’article 6 est un point sensible pour les employeurs et les dirigeants assurés à titre individuel.

Il autorise l’assureur à résilier uniquement les garanties autres que le décès dans les deux ans suivant :

  • L’adhésion au contrat
  • Une modification substantielle du contrat

À noter

Une modification substantielle correspond à une évolution importante du niveau de garantie ou du risque : hausse de capitaux, extension de durée d’indemnisation, ajout de garanties…

Une simple mise à jour administrative ne suffit pas à déclencher le droit de résiliation.

La résiliation doit :

  • respecter un préavis de deux mois ;
  • être notifiée par lettre recommandée.

Exemple concret

Un chef d’entreprise augmente les garanties de son contrat de prévoyance individuel (plafonds d’indemnisation plus élevés, allongement de la durée de versement en cas d’incapacité).

L’assureur considère que :

  • le risque initial a changé ;
  • les engagements financiers augmentent pour lui.

Dans les deux ans suivant cette modification, il peut appliquer son droit de résiliation, conformément à l’article 6.

Conséquence pour le dirigeant : il peut se retrouver sans couverture arrêt de travail du jour au lendemain, avec un risque financier important en cas de maladie ou d’accident. D’où la nécessité d’être accompagné lorsque l’on modifie un contrat de prévoyance.

Résiliation mutuelle loi Evin : ce que doit savoir l’employeur

Même si l’article 6 donne un droit de résiliation à l’assureur, celui-ci reste strictement encadré :

  • la résiliation doit être justifiée et clairement notifiée
  • elle ne peut intervenir que dans la fenêtre légale des deux premières années
  • elle ne peut pas concerner les garanties décès
  • elle doit respecter un préavis impératif de deux mois

Pour un dirigeant, une résiliation non anticipée peut entraîner une rupture de couverture lourde de conséquences, notamment en cas d’incapacité prolongée.

Loi Evin assurance : quelles obligations pour les entreprises ?

En tant que chef d’entreprise, vous devez :

  • informer vos salariés des conditions de maintien des garanties ;
  • communiquer les notices d’information obligatoires ;
  • vérifier que votre contrat respecte les règles de résiliation prévues par la loi ;
  • anticiper les modifications importantes qui pourraient provoquer une résiliation de l’assureur ;
  • sécuriser votre couverture personnelle si vous êtes également assuré à titre individuel.

Une mauvaise compréhension de ces obligations peut entraîner des litiges coûteux ou des ruptures de droits pour les salariés.

Comment éviter les erreurs fréquentes liées à la loi Evin ?

Voici les difficultés que rencontrent le plus souvent les dirigeants :

  • modification de contrat sans analyse de l’impact de l’article 6 ;
  • absence d’information des salariés partant en retraite (obligation légale) ;
  • confusion entre portabilité et maintien Evin ;
  • garanties prévoyance mal calibrées pour le chef d’entreprise ;
  • absence de vérification annuelle des clauses de résiliation.

Un audit régulier de vos contrats santé/prévoyance est recommandé.

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