Fosses à lisier partagées : Une solution économique mais encadrée
Ces dernières années, de nombreuses fosses à lisier se libèrent. Plutôt que d’investir dans une nouvelle installation, pourquoi ne pas les réutiliser pour stocker ses effluents ? Une idée rationnelle et économique, à condition de respecter la réglementation. En effet, une fosse à lisier doit être déclarée au titre des installations classées ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) pour les exploitations concernées.
Un stockage mutualisé, une idée pertinente mais sensible
Parfois, ces fosses excèdent largement les besoins d’un seul exploitant. Partager cette capacité entre plusieurs agriculteurs peut alors sembler judicieux. Mais avant de se lancer, plusieurs questions clés doivent être posées :
- Quels sont les besoins de chaque exploitant ?
- Qui est responsable en cas de problème ?
- Quelle est la valeur des effluents stockés ?
- Tous les mélanges sont-ils autorisés ?
Quels besoins de stockages ?
L’administration peut exiger un calcul de capacités commun à tous pour s’assurer que chaque exploitation dispose de volumes de stockage suffisants. Une alternative consiste à établir une convention détaillant les volumes réservés à chaque exploitant et la nature des effluents admis.
Responsabilité et précautions techniques
En cas de fuite ou de défaillance de la fosse, la responsabilité incombe au propriétaire et à chaque exploitant utilisant l’installation. D’où l’importance d’une vérification rigoureuse de l’étanchéité et d’un suivi régulier. Le choix des partenaires doit également être fait avec soin.
Analyse et limites des mélanges
Les effluents stockés étant mélangés, des analyses périodiques sont recommandées pour s’assurer de la qualité du mélange et de sa valeur. Attention toutefois à certains types de stockages :
- Les digestats sont soumis à des règles ICPE strictes, notamment en matière de rétention, pas toujours prévues dans les fosses existantes.
- Le mélange avec des boues de stations d’épuration urbaines est interdit.
Une convention claire pour un partage sécurisé
Pour une gestion optimale, mieux vaut formaliser une convention précise mentionnant :
- Les volumes attribués à chaque exploitant,
- Les types d’effluents acceptés,
- La valeur des effluents entrants.
Enfin, la fosse doit être intégrée dans chaque dossier ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) des exploitants concernés, en tant que site annexe. En somme, partager une fosse est une idée pertinente, mais qui nécessite une gestion rigoureuse et un cadre solide.
Le partage d’une fosse à lisier impose une gestion rigoureuse et un respect strict des règles ICPE.
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